Le mot du Président
Votre magazine annuel a pour habitude de paraître fin février, une fois que le calendrier des compétitions de l’année est prêt. Ce fut le cas en 2020. Le magazine fut alors envoyé à l’impression le 22 février. Il parut le 12 mars… quelques jours à peine avant le confinement.
Le virus Covid-19 se répandait alors partout sur terre. Il allait bouleversé nos vies. Les liaisons aériennes furent interrompues. Les frontières fermées. Toutes les installations sportives, fussent-elles en plein air, comme notre magnifique sport, furent interdites à toute fréquentation, de crainte qu’un rassemblement ne devienne un cluster de contamination.
Le 21 mars 2020, la vie telle que nous la connaissions, faite de rendez-vous, de rencontres, de moments partagés, était pour un temps suspendue.
Le 29 avril 2020, le confinement fut allégé, pour Tahiti et Moorea notamment. Il n’y avait eu à l’époque sur le fenua que 58 cas. Les écoles rouvrirent le 18 mai.
Si les sports en équipes restèrent interdits, ce qui était compréhensible afin d’éviter tout contact, les sports individuels purent reprendre, à la grande joie des golfeurs. Tout semblait revenir « à la normale », même si les gestes barrière interdisaient tout rassemblement et un certain nombre de précautions, notamment dans le fait de ne pas prêter d’équipements sportifs (clubs, balles), de ne pas partager une bouteille d’eau, de porter son masque en voiturette, etc.
Les frontières rouvrirent en juillet, offrant aux infrastructures touristiques et à la découverte de beaux sites comme les golfs de Tahiti et de Moorea une respiration bienvenue après plus de trois mois de fermeture.
Puis, en août, un cluster né d’une fête imprudente a répandu sur le fenua le virus auquel jusqu’à présent la Polynésie avait échappé. Bientôt le fenua connut ses premiers décès (141 en tout au 1er mai 2021) et le monde du golf allait perdre ses premiers amis. Le virus se répandit au fenua comme une traînée de poudre, atteignant bientôt les 5000 cas.
En octobre 2020, un couvre-feu interdit tout déplacement à compter de 21h. Le 16 novembre, au lendemain du Trophée de Moorea, qui s’est tenu avec tous les gestes barrière nécessaires, toutes les compétitions furent suspendues au fenua.
Le 4 décembre, le monde du golf pleura la disparition d’Abner Guilloux, emporté par une longue maladie. C’est une grande perte pour le golf polynésien, qui lui a rendu hommage.
L’année 2021 devait être l’année du renouveau attendu. Or,le 3 février, le fenua reçut la nouvelle de la fermeture des frontières comme une douche froide. Les variants anglais, sud-africain et brésilien compliquaient le recul du nombre de cas.
La mortalité repartait à la hausse en Europe.
Les derniers touristes rentrèrent avec les derniers avions et les îles tahitiennes retrouvèrent une inquiétante quiétude. Les deux parcours de golf restèrent cependant ouverts et les compétitions, dans le respect des gestes barrière, ont pu se tenir, même si nous avons regretté l’absence de retrouvailles à l’issue des épreuves.
Cependant, je tiens à vous écrire avec quel espoir je vois le second semestre. Les frontières ont rouvert partiellement au 1er mai. Si le retour des touristes va se faire progressivement, c’est le moment de se concentrer pour présenter le meilleur de nos îles et de nos deux parcours de golf, au monde entier qui recherche, en ces temps troublés, des havres de paix comme la Polynésie peut en fournir.
Le golf international de Tahiti va retrouver bientôt un lieu de vie, avec sanitaires, restaurant, bar. Son parcours est d’une qualité exemplaire.
Le parcours de Moorea, qui a souffert d’un manque d’entretien en raison de la gestion difficile des ressources humaines durant ces mois de covid, fait l’objet de tous les soins et retrouvera bientôt sa réputation.
Soyons donc optimistes, tournés résolument vers le plaisir de partager notre sport avec le plus grand nombre et préparons-nous pour les futurs événements qui permettront de porter haut les couleurs du fenua : à ce titre, les mini-jeux du Pacifique en 2022 en seront la première étape.
Alors, à vos clubs et que vive notre sport de plein air, de pleine santé et de pleine amitié.
Te aroha ia rahi
Rudy Wohler, président de la fédération polynésienne de golf